On entend sans cesse parler de biodiversité… mais savez-vous vraiment de quoi il s’agit ? Si le terme vous semble flou, vous n’êtes pas seul. Pas besoin d’être expert pour en saisir l’importance : c’est bien plus simple et surtout bien plus concret qu’il n’y paraît.
Dans cet article, nous allons vous expliquer, à travers des anecdotes et des exemples parlants, pourquoi il est essentiel pour tout le monde de préserver la biodiversité. Certaines découvertes pourraient d’ailleurs vous étonner !
1. Pourquoi la biodiversité est essentielle à notre capacité d’adaptation
Plus un écosystème est riche en espèces, plus il est capable de résister aux aléas, crises, qu’il s’agisse de sécheresses, d’épidémies ou d’invasions de criquets. La perte d’une espèce peut alors être compensée, ce qui évite que tout l’équilibre ne s’écroule. À l’inverse, plus un environnement est pauvre en diversité, plus il est vulnérable.
La Grande Famine du XIXe siècle en Irlande en est un exemple frappant. Le pays dépendait alors presque exclusivement d’une seule variété de pomme de terre. Quand le mildiou (une maladie touchant les plantes) est arrivé, il s’est propagé sans difficulté. La plante, trop peu résistante, n’a pas tenu. Cette crise a plongé le pays dans la famine : des millions de personnes ont souffert, et plus d’un million ont trouvé la mort.
À l'inverse, au Pérou, on cultive des milliers de variétés de pommes de terre, toutes très différentes les unes des autres. Cette diversité rend peu probable qu’une seule maladie puisse les décimer d’un seul coup. En protégeant les récoltes, la biodiversité rend les systèmes alimentaires plus solides, ce qui est d’autant plus crucial dans un monde confronté au dérèglement climatique et à l’intensification des échanges mondiaux.
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Dans la Vallée Sacrée du Pérou, certaines femmes jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité. Regroupées au sein du projet Tierra de Yaqchas, ces gardiennes de semences, issues de communautés indigènes, s’emploient à transmettre des savoirs ancestraux. Elles cultivent des graines anciennes et perpétuent des pratiques agricoles durables, qui renforcent la résilience des écosystèmes locaux.
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Le saviez-vous ?
Nous sommes inconsciemment attirés par des personnes avec lesquelles nous pouvons avoir une descendance génétiquement plus variée, donc plus résistante. En effet, la recherche de diversité génétique joue un rôle dans le choix de nos partenaires. Notre corps perçoit subtilement les différences dans le système immunitaire. Plus la variation génétique entre deux individus est importante, plus leur descendance bénéficie d’un système immunitaire solide, capable de mieux lutter contre les maladies.
La diversité génétique ne revêt pas seulement une importance biologique : elle influence également notre comportement et notre perception de l’attractivité. L’étude bien connue de Claus Wedekind en 1995, où des participants sentaient des T-shirts imprégnés de sueur, révèle l’importance de l’odorat dans nos choix. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette étude ici. L’expression « Je te trouve à mon goût » n’a jamais été aussi vraie.
2. Les abeilles et autres pollinisateurs : garants de notre sécurité alimentaire
Beaucoup de nos aliments préférés, comme le chocolat, le café ou les pommes, ne pourraient pas exister sans la biodiversité. Ces plantes ont besoin d’insectes pollinisateurs, en particulier des abeilles, pour produire des fruits. Environ 75 % des cultures vivrières dépendent de cette pollinisation. Si les pollinisateurs venaient à disparaître, votre assiette se viderait très vite.
La disparition des abeilles serait une catastrophe en elle-même : les récoltes dégringoleraient, certains pans de l’agriculture disparaîtraient, et bon nombre de fruits et légumes deviendraient rares, coûteux, voire introuvables.
Le saviez-vous ?
Certaines chauves-souris tropicales jouent un rôle crucial dans la production de chocolat. Elles pollinisent les fleurs de cacao, petites et complexes, que peu d’animaux peuvent fertiliser. Sans pollinisation, pas de fruit du cacaoyer, donc pas de chocolat.
Si ces pollinisateurs disparaissaient, la production de cacao diminuerait, les prix s’envoleraient, et le chocolat deviendrait un luxe inaccessible pour beaucoup. La biodiversité se cache ainsi dans votre friandise préférée, suspendue à un arbre la tête en bas.
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Pour l’amour du chocolat, soyez un peu plus indulgents avec les chauves-souris. Lorsqu’elles ne sont pas perchées dans les arbres, elles se glissent parfois sous les toits des cabañas en matériaux naturels de la communauté kichwa Sinchi Warmi, en pleine forêt équatorienne. Malgré tous les efforts pour les éloigner, ces invitées ne se laissent pas toujours déloger. Mais en connaissant leur rôle essentiel dans la culture du cacao, on finit par les apprécier, voire leur être reconnaissant. Le cacao artisanal qu’elles contribuent à produire est simplement exquis.
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3. Comment les fourmis participent à l’équilibre économique de la nature
Malgré leur taille, les fourmis sont des alliées précieuses pour la nature. Sur les cultures de café en Amérique centrale, elles remplacent fréquemment les pesticides en chassant pucerons et chenilles qui affectent les plants. La diversité des espèces est un avantage, car chacune a ses préférences en matière de proies.
Celle et ceux qui cultivent en respectant la nature en récoltent les fruits : ils et elles encouragent la biodiversité, économisent sur les intrants chimiques et obtiennent un café plus savoureux. Protéger la biodiversité, c’est donc aussi faire de bonnes affaires tout en prenant soin des sols.
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Au sein de la communauté indigène de Talamanca au Costa Rica, l’agriculture biologique occupe une place centrale. Grâce au soutien de V Social, les habitant(e)s se sont formé(e)s et ont développé les savoir-faire indispensables à une agriculture durable, améliorant la sécurité alimentaire du territoire. Ce projet comprend l’usage d’engrais bio pour cultiver des légumes biologiques, la production d’un cacao supérieur et une plus grande diversité alimentaire.
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4. La nature, une pharmacie vivante où les plantes soignent
Depuis des millénaires, la nature fournit à l’humanité des idées brillantes pour soigner ses maux. Le petit poisson-zèbre, par exemple, sécrète du gadusol pour protéger ses œufs des rayons UV. Grâce à cette observation, les chercheurs ont pu percer les secrets de la protection solaire et créer des crèmes plus efficaces.
Et bien sûr, l’exemple le plus célèbre : la pénicilline, issue d’un champignon, a sauvé des millions de vies. L’if du Pacifique a quant à lui fourni des principes actifs essentiels dans la lutte contre le cancer du sein. Sans oublier que, surtout dans les forêts tropicales, de nombreux remèdes restent encore à découvrir.
En visitant la communauté indigène Amupakin en Équateur, où vivent des sages-femmes, vous découvrirez leurs chacras, ces jardins de plantes médicinales regorgeant de remèdes ancestraux. Elles y trouvent des traitements pour des problèmes souvent négligés par la médecine occidentale.
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Malheureusement, des espèces disparaissent chaque jour avant même d’avoir pu être étudiées. Protéger la biodiversité, c’est garantir aux générations futures la chance de découvrir encore tout le potentiel médicinal de la nature, de soigner des maladies et de préserver leur santé.
5. Chaque arbre est une source de vie
Saviez-vous qu’un seul arbre de la forêt tropicale peut héberger plus de 500 espèces animales ? Imaginez un immense gratte-ciel rempli d’appartements. Insectes, oiseaux, mammifères : tout y fourmille, et chaque espèce vit en interdépendance avec les autres. Certaines pollinisent, d’autres chassent les parasites, d’autres encore dispersent les graines.
Quand une espèce disparaît, l’équilibre est perturbé. Une biodiversité élevée aide à restaurer cet équilibre et à préserver toutes les fonctions essentielles de l’écosystème. Un arbre n’est donc pas qu’une plante, c'est tout un habitat, et chaque arbre compte.
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C’est pour cela que nous soutenons la communauté de Yunguilla dans les Andes équatoriennes. Les habitant(e)s y protègent avec ferveur leur patrimoine culturel indigène, mais aussi les arbres de la forêt de nuages qui composent la réserve naturelle de Yunguilla. Ces arbres accueillent de nombreuses espèces comme les colibris, les tapirs, les félins sauvages et les ours à lunettes.
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6. Plants for Future : la biodiversité au service de notre avenir climatique
Mais il ne s’agit pas seulement de protéger les habitant(e)s : chaque arbre joue un rôle essentiel. Les plantes, qu’il s’agisse des mousses, des forêts ou des herbiers marins sous l’eau, captent et stockent d’énormes quantités de CO₂. Nous sommes désormais tous conscients que le CO₂ et les autres gaz à effet de serre, produits en grande quantité par l’activité humaine, sont responsables du changement climatique.
Les écosystèmes à forte biodiversité, comme les zones humides ou les forêts vierges, constituent de puissants puits de carbone qui stockent le carbone durablement et contribuent à rafraîchir le microclimat environnant.
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N’oublions pas les forêts de mangroves, véritables réservoirs de biodiversité et puits puissants de CO₂. Sur la côte caraïbe de Colombie, la communauté de pêcheur(se)s de La Boquilla s’investit pleinement pour préserver ses mangroves.
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Plus un écosystème est diversifié, plus il stocke le CO₂ de façon stable et efficace. Lorsque des espèces disparaissent ou que des habitats sont détruits, le CO₂ accumulé se libère dans l’atmosphère, ce qui aggrave le réchauffement climatique. Même si ces conséquences ne sont pas toujours visibles immédiatement, elles sont bien réelles et constituent une menace progressive mais grave pour notre planète.
Protéger la biodiversité, c’est donc aussi protéger le climat, vous-même, et l’avenir de toutes et tous !